Message à caractère approximativement informatif
Glou glou plonc plonc

vendredi 11 décembre 2009

Johannesburg, 11/07/2010, 20h30 (fin)

[Rappel des faits : On a dénoncé, grave, la menace que feraient peser mes pauvres posts de footeux sur l'idéal de mixité de ce blog. J'ai fait des efforts, aidé par Bastoon, pour partager le truc : lexique, vidéos et images. Insuffisant : j'ai mal mesuré le caractère profondément discriminatoire de valeurs telles que l'héroïsme, le panache, le sens du collectif, l'humour et l'ironie. Mea culpa. Je me rattrape : le chapitre final de l'épopée 2010 des Bleus sera écrit au féminin. Un geste galant, certes, mais nécessaire. Je n'ai qu'une prière : qu'on ne me dise plus que footeux rime avec odieux (ou affreux plouc de mes deux). Kiss à toutes les gazelles dans la place]


Les oiseaux gazouillent à Johannesburg. En Irlande, Robbie Keane déclare : « Notre place était en finale ». Mais oublions l’Irlande. 20h25 : l’équipe de France pénètre sur le terrain. Maillot bleu outremer, cintré, 100% cachemire, lavable en machine, griffé Princesse Tam-Tam. Sensation à l’entrée de Govou : maillot Stella Forest viscose, coupe droite, col tunisien surpiqué ton sur ton ! Ambiance tendue au sein des bleus. Titi refuse de passer la balle à Karim depuis qu’Anelka a révélé, dans une interview à Next, que Benzema trouvait le sous pull John Galliano de Titi « carrément été 08 ». Titi pardonnera-t-il jamais à Karim sa déloyauté? Entrée de l’équipe brésilienne (haut jaune moutarde J. Crew, lavandière Moschino), ovation pour Robinho (« Spéciale dédicace Ronaldo » : total look latex, low-boots Repetto découpées pour effet guêtres). L’arbitre appelle les capitaines. Fraternité et style, please. On lance la pièce. Engagement France. Henry (legging blanc shorté Queenie, taille élastique, top angora Pako Litto, bleu roi) et Lucio (top coton mimosa chevrons See U Soon, manches pattes boutonnées, cuissardes skaï turquoise Isabelle Toledo) se font la bise. Moue d’Anelka (ensemble dédié, Gucci feat. YSL, black satin). 23e minute, après débordement aile gauche, Ribéry (haut « Journée de la prévention » Conseil Général des Yvelines, short 90% laine « Z » kaki, Moonboots noir et or André) centre sur Henri qui remet de la tête pour Anelka au point de pénalty, entouré par quatre Brésiliens admirant le creative spirit de Frida Giannini alors que Benzema (Tee « La Victoire est en nous » Adidas, vintage 98, Shirt Adidas n°9 reprint 98, caleçon et chaussettes volés à Zizou) était démarqué à droite. Passements de jambes d’Anelka, tir, déviation de Julio César en corner. Grosse colère de Benzema. Corner tiré par Ribéry. Tête de Gourcuff (voir photo ci-dessous) et...


But ! Gourcuff commence à enlever son maillot. La tribune française entonne Joe Cocker. Gourcuff montre son nombril. « Baby, take off your coat, real slow » chantent les supporters. Gourcuff découvre son torse musclé. « Baby take off your shoes. I’ll help with your shoes » reprend le virage. Gourcuff, dans un rayon de lumière, dévoile son épaule droite. « Baby take off your dress » sussure le banc français. « Yes Yes Yes » murmure Domenech. Gourcuff est torse nu, son corps brille dans la lumière du soir. Le stade, Brésiliens et Français en chœur : « You can leave your hat on ». Oh Baby. France 1 Brésil 0. Pendant ce temps, Benzema boude au niveau du rond central tandis que Titi et Anelka se disputent non loin. Titi reparlera-t-il un jour à Karim ? Anelka propose à Titi « d’oublier le passé et d’aller de l’avant ». Refus définitif de Titi d’adresser la parole à « la grognasse ». 51e minute. Corner pour le Brésil, tiré par Lucio. Gallas (ensemble noir Armani) au marquage sur Robinho mais le total look latex du brésilien le rend insaisissable. Tête et but de Robinho. 1-1. Sur un une-deux avec Toulalan (tenue officielle), Anelka entre dans la surface (68e). A sa gauche, Benzema, démarqué. A sa droite, Henry démarqué itou, mains sur les hanches, sourcils froncés, regard inquisiteur. Anelka rend la balle à Toulalan. Fureur de Henry, émoi de Benzema. Las, Anelka demande à sortir. Remplacé par Gignac (polo Ralph Lauren, jogging blanc Reebok, bob Ricard). 75e, sur une ouverture de Gourcuff, Ribéry, à la limite du hors-jeu, parvient à prendre de vitesse la défense brésilienne et se retrouve seul face à Julio César. Crochet et but. Ribéry commence à enlever ses moonboots. Silence dans les tribunes. Il sifflote « You can leave your hat on » en jouant avec l’élastique de son shirt en laine. Intervention immédiate de l’arbitre et carton jaune. Applaudissements dans le stade. France 2 Brésil 1. Titi remarque que Ribéry, en termes de style, « c’est plus fort en paranormal que Paco Rabanne un jour d’éclipse ». Karim rit. Titi poursuit en soulignant que « Frankie fait très été 59 à Charleville Mézières ». Karim sourit. Regard attendri de Domenech. Titi demande à Karim s’il veut bien faire le prochain engagement avec lui. Larmes de Gallas. Embrassade générale, tandis que Ronaldinho (bustier Nina Ricci) égalise dans des cages vides. 2-2 (78e). Les Brésiliens proposent d’en rester là. Les Français acceptent de bon cœur. L’arbitre n’y voit pas d’inconvénient. Les supporters sont plus réservés mais promettent de ne pas faire d’histoire si Gourcuff enlève le bas. L’arbitre siffle donc la fin de la partie. Applaudissement universel. Le stade entonne « You can can leave your hat on ». Paix sur la terre. « Give me a reason to live ». Un arc-en-ciel, le chant des ibis et du petit colibri. Chevauchant une licorne multicolore, Karim et Titi disparaissent dans le lointain. Gourcuff enlève le bas. A reason to live.

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