Message à caractère approximativement informatif
Glou glou plonc plonc

dimanche 27 décembre 2009

Paris, le 25/12/2009, journée


On m'a récemment présenté l'objet ci-dessus grossièrement figuré comme étant "une brosse à ongles" [brosa-ongl]. J'étais perplexe, bien que je doive admettre que, question brossage d'ongles, l'objet en question est plutôt efficace. J'ai donc profité des fêtes de fin d'année pour interroger un panel représentatif, à savoir ma famille.
Tout a commencé, en fait, quand j'ai découvert avec stupeur que la salle de bain familiale comportait une brosse à ongles (posée près du robinet, sur l'évier, un endroit où vous avez statistiquement le plus de chances d'en trouver). Je me suis rué dans la salle à manger et, brandissant l'objet, j'ai rugi en direction de ma mère qui se trouvait là : "Savais-tu qu'on utilisait cela pour se brosser les ongles ? Le savais-tu ?". Malgré mon visible désarroi, ma mère me répondit platement : "Oui, d'ailleurs cela s'appelle une brosse à ongles".
Mais j'avais mal posé la question, incorporant la réponse dans sa formulation (ce qui, d'une part, est une erreur d'enquêteur-sociologue débutant et, d'autre part, connaissant le plaisir que prend parfois ma mère à profiter de mon ingénuité, est une faute familiale rédhibitoire).
Je sollicitai donc ma petite soeur, Camille, prenant garde, cette fois, à ma question : "Dirais-tu", lui demandai-je, "que cet objet (j'indiquais alors la brosse à ongles) est a) une grande brosse à dents à deux mains b) une brosse à récurer c) une brosse à ongles (je me permis de rire d'un air dégagé à cette hypothèse, histoire de compliquer un peu l'affaire) ou d) une brosse à chien?". La réponse de ma soeur n'ayant pas été satisfaisante (elle me fit, grosso modo, la même que ma mère quoique moins poliment), je m'apprêtais à passer au reste de ma famille quand je m'aperçus que ma mère était justement en train d'en parler avec mon père, de ça et de la question de savoir si je tenais plus de la famille de mon père (son hypothèse) ou de la sienne (l'hypothèse de mon père). Il me sembla donc préférable d'arrêter là mon enquête, compte tenu de son caractère polémique (c'était Noël après tout).

J'ai depuis pris conscience que toute ma vie, j'avais, sans y faire attention, fréquenté de nombreuses brosses à ongles. Elles étaient là, dans chaque salle de bain de mon existence, choses discrètes et paisibles placées sur le bord de l'évier, non loin du robinet, parfois tout à côté du savon, cet autre objet mystérieux. Si on m'avait posé la question de leur usage, j'aurais certainement hésité entre "truc d'entretien"et "brosse à chien", dans la mesure où cela ne me concerne pas. Mais, précisément, personne ne m'a jamais posé une telle question. On peut ainsi passer une partie importante de sa vie auprès de choses sans jamais pour autant suspecter leur véritable richesse. Une dure mais nécessaire leçon de Noël. A méditer.

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